#1 : Airbus (AIR.PA)
Airbus qui est le n° 1 européen et le n° 2 mondial de l’industrie aéronautique, spatiale et de la défense, a publié des résultats financiers solides pour le premier trimestre 2025, surpassant les attentes malgré des défis liés à la chaîne d’approvisionnement et aux tensions commerciales transatlantiques.
Le chiffre d’affaires a progressé de 6% par rapport au T1 2024 à 13,5 milliards d’euros, tandis que le bénéfice net est ressorti en hausse de 33% à 793 millions d’euros, soutenu par la revalorisation de certaines participations et des effets de change favorables. Avec 142 avions commerciaux livrés, les livraisons sont ressorties en hausse de 12% et conformes aux anticipations des analystes.
Par ailleurs, face à l’imposition d’un droit de douane de 10 % par l’administration Trump, son PDG, Guillaume Faury, a plaidé pour la réactivation du traité de 1979 sur le commerce sans droits de douane des biens aéronautiques, avertissant que “les guerres commerciales prolongées ne produisent que des perdants”.
Pour l’instant, le constructeur aéronautique refuse de faire supporter les tarifs par son bilan, ne prenant pas à sa charge les surcoûts liés aux droits de douane que devraient payer les clients américains. D’autre part, Airbus reconsidère les itinéraires de livraison : l’avionneur étudie « des opportunités pour exporter ailleurs qu’aux États-Unis », via un pays tiers, afin que les avions destinés à des transporteurs américains ne soient pas importés directement. Par exemple, au lieu d’acheminer un A350 vers Atlanta, il pourrait être livré dans un port européen ou asiatique avant d’assurer des vols internationaux vers la clientèle américaine.
Malgré des défis liés à la chaîne d’approvisionnement et aux tensions commerciales, Airbus affiche une performance robuste au premier trimestre 2025. La diversification de ses activités, notamment dans les secteurs de la défense et des hélicoptères, ainsi qu’une gestion proactive des risques commerciaux, permettent à l’entreprise de maintenir ses objectifs annuels et de renforcer sa position sur le marché mondial.
Le titre Airbus a progressé de 5% le jour de sa publication, il retrouve une dynamique positive. Son plus historique à 175€ est à portée pour le constructeur aéronautique européen.
#2 : Technip Energies (TE.PA)
Technip Energies ne se résume pas à une simple entreprise d’ingénierie dans le pétrole. Le groupe est de plus en plus présent dans le GNL (gaz naturel liquéfié), un marché mondial toujours en croissance compte tenu des tensions géopolitiques (avec la guerre en Ukraine, l’Europe ne reçoit plus de gaz russe par pipelines).
En outre, la firme dispose d’une excellence technologique. Elle accompagne, en effet, ses clients dans la transition énergétique (molécules bleues, carburants durables, etc.) et propose elle-même des projets très novateurs comme le recyclage des déchets textiles.
Technip Energies, va profiter d’opportunités très importantes, puisque 70 milliards d’euros de décisions d’investissements dans le GNL, les énergies décarbonées ou la production d’éthylène seront prises cette année et l’an prochain dans de nombreux Etats tels le Qatar, les Emirats arabes unis ou le Mozambique. Le pipeline d’opportunités est donc très important pour le groupe.
Avec un carnet de commandes de 18 milliards d’euros, représentant 2,6 années de chiffre d’affaires (6,9 milliards en 2024), la société bénéficie d’une excellente santé financière, appuyée par une trésorerie nette de 1,5 milliard d’euros. Sur les 4 prochaines années, un chiffre d’affaires à 10 milliards en 2028 est estimé, soit une progression de 40 % en quatre ans.
Certes, la guerre commerciale pourrait freiner la demande mondiale d’énergie, maintenant potentiellement les prix du baril dans une fourchette de 60 à 70 dollars. Ceci étant, la diversification des activités du groupe lui permet d’être moins dépendant de l’évolution des cours du pétrole. Un objectif à 35€ sur le titre paraît atteignable dans l’année en cours.
Investir dans Technip Energies
#3 : Vinci (DG.PA)
Vinci est un des leaders mondial des prestations de construction, de concessions et de services associés. Grâce aux qualités défensives que lui offrent les concessions autoroutières, le titre Vinci avait plus que rattrapé le plongeon boursier consécutif au fameux «jour de la libération» (des tarifs douaniers) du 2 avril dernier, avant même la publication des chiffres du premier trimestre, le 24 avril. Il s’est apprécié de 4% supplémentaires depuis.
Au premier trimestre, le chiffre d’affaires de la branche construction a légèrement diminué de 2,1 % en données comparables, principalement en raison de reports dans la réalisation de certains projets importants. Cependant, l’augmentation du trafic sur les autoroutes (+3,8 %) et surtout dans les aéroports (+12 %) a entraîné une progression de 8 % du chiffre d’affaires des concessions.
La division des services énergétiques de Vinci Energies et de Cobra a enregistré une forte demande à l’international, entraînant une augmentation de 6 % de leurs ventes. Le chiffre d’affaires total du premier trimestre a atteint 16,3 milliards d’euros, un chiffre proche du consensus de 16,4 milliards d’euros.
Cela permet au groupe de confirmer ses perspectives 2025 : une nouvelle progression de son chiffre d’affaires et de ses résultats avant impact de la fiscalité des sociétés en France. A noter que le passage de flambeau entre Xavier Huillard qui conserve la présidence du conseil d’administration et Pierre Anjolras qui prend la direction générale, a été effectif à partir du 1er mai.
Même si le titre progresse de 25% depuis le début de l’année, la dynamique est toujours porteuse.
#4 : Axa (CS.PA)
Axa est le 1er groupe d’assurance européen, son cœur de métier (62% du C.A) est l’assurance dommage, principalement assurances automobile, habitation, dommages aux biens, et responsabilité civile. Lors des trois premiers mois de l’année, le groupe a encaissé des primes de 21 milliards d’euros en assurance-dommages, +7 % et de 15,5 milliards en assurance-vie et santé +8 %.
La branche « dommages » a bénéficié de hausses de tarifs tant pour les entreprises (+ 2,9 %, dont + 3,3 % en France) que pour les particuliers (+ 6,2 %, dont + 3,7 % en France). La première clientèle est la plus importante, avec des primes de 13,2 milliards en assurance et de 1,4 milliard en réassurance, contre 6,4 milliards venant des particuliers, notamment pour leur voiture (4,2 milliards de primes). Sans surprise, le coût des catastrophes naturelles est resté faible, à 0,1 milliard, en incluant les incendies en Californie, ce qui est inférieur au budget.
Début avril, l’assurance-dommages du groupe s’est renforcée avec l’acquisition de Nobis en Italie pour 423 millions d’euros. En 2024, Nobis a enregistré 0,6 milliard de primes et un bénéfice net de 34 millions d’euros. Cette acquisition augmentera la présence du groupe en Italie, où il a généré 6,2 milliards de primes et 0,2 milliard de bénéfice l’an dernier.
En assurance-vie, les primes trimestrielles se sont élevées à 9,8 milliards (+ 9 %), portées par les unités de compte, et elles sont ressorties à 5,6 milliards en assurance-santé (+ 6 %), avec des effets prix positifs en assurance tant individuelle que collective pour les salariés.
Malgré la guerre commerciale qui peut impacter ses clients, l’activité du groupe reste solide. Sa valorisation, avec une prime de 25% sur l’actif net réévalué à 32,7 € (fin 2024) est justifiée par une rentabilité des fonds propres de 14,8%. À titre de comparaison, Allianz bénéficie d’une prime de valorisation de 53%.
L’attrait de l’investissement est renforcé par un dividende au rendement supérieur à 5%, avec une perspective d’augmentation annuelle. De plus, la cession d’Axa IM devrait entraîner un programme de rachat d’actions additionnel.
L’action est certes au contact de ses plus hauts historiques qui date de septembre 2000, mais la dynamique reste toujours positive, pour dépasser sans anciens sommets.
Antoine Fraysse-Soulier est responsable de l’analyse des Marchés chez eToro. Ayant plus de quinze ans d’expérience en finance de marché (Brokers, Asset Managers), il nous a rejoint en 2019 pour partager sa connaissance et son expérience à toute la communauté eToro.
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